Dialogue


Comprendre l’idée que le bouddhisme se fait de l’homme, de son identité 



-          La cosmologie du bouddhisme, repose sur une « absence » de cause ultime et immuable… Pourquoi ?

Nous sommes dans un scénario où tout se construit et se dissout dans un flux incessant, où tout phénomène est le fruit de causes et de conditions. Une « cause immuable » peut-elle produire un univers qui change ?
« Aucune cause ne pourrait rester immuable du fait même qu’elle se trouve incluse dans le processus de causalité… Enfin la conscience qui tente de se représenter l’origine de l’univers ne peut se placer en marge du processus de causalité auquel elle participe… Ma conscience et l’univers ne sont pas deux entités inséparables… D’un point de vue bouddhique, on ne peut affirmer que le cosmos soit extérieur à la conscience et que la conscience soit plongée en lui. » Alain GrosreyRenoir-Dejeuner-canotiers.jpg

-          La forme humaine
Le bouddhisme reconnait différents états dans le « samsara »… ( je passe ..).. mais, je note qu’il est rare d’obtenir une forme humaine … Aussi, les enseignements insistent sur le prise de conscience du caractère hautement précieux de l’existence humaine et de l’environnement qui la rend possible.

Pour en revenir à la cosmologie, remarquons que la vision scientifique a mis aujourd’hui un terme à l’univers statique de Newton et à la vision aristotélicienne des cieux immuables … ! renoir-deformation.jpgAussi, recevons nous aujourd’hui avec facilité les implications spirituelles d’une vision très symbolique du bouddhisme :
  • L’impermanence : naissance, croissance, vieillissement et mort, sont les étapes de tout processus… seule la continuité de la transformation fait sens … cette approche ouvre l’intelligence à unevision systémique, et permet de prendre conscience de la finitude de l’existence et de la valeur infinie de chaque instant :
  • «  les propriétés essentielles d’un organisme ou d’un système vivant  sont des propriétés  qui appartiennent au tout et qu’aucune partie ne possède » Fritjof Capra ( nouvelle interprétation scientifique des systèmes vivants. )le-grand-livre-du-bouddhisme.jpg
-          Le phénomènes se présentent dans un jeu de non-équilibres continus. Il ne s’agit pas d’un désordre, mais un processus d’interactions et de corrélations entre une diversité d’éléments… Qu’il s’agisse des éléments fondamentaux de la matière ou des émotions …

La source de ce résumé, provient du «  Grand livre du Bouddhisme » d’Alain Grosrey.
Alain Grosrey est docteur d’Etat en Littérature comparée et diplômé d’Etudes Indiennes de l’Institut Kaivalyadhama (Lonavla/Bombay). Il enseigne dans le cadre de l’Université bouddhique Rimay Nalanda.
Si tout s’écoule et se défait… Comment pouvons nous être convaincu de la réalité substantielle de notre identité ?
La construction de cette identité a-t-elle un sens ? Comment inclure notre part de liberté individuelle dans un déroulement global .. ?
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La source de ce résumé, provient du «  Grand livre du Bouddhisme » d’Alain Grosrey.
Alain Grosrey est docteur d’Etat en Littérature comparée et diplômé d’Etudes Indiennes de l’Institut Kaivalyadhama (Lonavla/Bombay). Il enseigne dans le cadre de l’Université bouddhique Rimay Nalanda.

La « misère » ( selon une vision pessimiste …) de la condition humaine sert – par ailleurs - de révélateur aux possibilités de libération qui s’ouvrent à l’homme. Le choix d’orienter sa vie dans telle ou telle direction fonde sa liberté et contribue à sa grandeur… ( cf «  le roseau pensant de Pascal : « mais, quand l’univers l’écraserait, l’homme serait encore plus noble que celui qui le tue, parce qu’il sait qu’il meurt, et l’avantage que l’univers a sur lui, l’univers n’en sait rien… » )
Le bouddhisme nous dit que si l’homme résiste ( face à la mort, par exemple ) contre la nature même de l’écoulement des choses, il ne fera qu’attiser des tensions qui n’offriront aucune solution.

Le Bouddha indique que le « monde humain » a pour cause principale le désir… Il mentionne également une autre cause essentielle : la croyance au moi.
«  Les êtres ordinaires manquent de sagesse et s’accrochent à la croyance au moi en se fixant sur l’existence ou l’inexistence de ce dernier. Cette pensée incorrecte les pousse à agir incorrectement. Ils empruntent de fausses voies où ils produisent des actes positifs, négatifs et immuables. S’accumulant, ces actes croissent et se multiplient, et dans chacun s’est implantée une graine d’esprit. Suivent pollution et appropriation qui provoqueront l’existenc-devenir, la naissance, la vieillesse et la mort. » ( Soûtra des dix terres. Chap 6,§3 , 126 )

« Nous naissons et renaissons dans le samsara parce que nous sommes fascinés par cette construction fragile et transitoire que nous appelons le moi. dyn001 original 500 500 jpeg 986edae1574de971d1efd88ece119Cette fascination apparaît parce que nous ne discernons pas la véritable nature de l’esprit qui est beaucoup plus vaste , plus spacieuse et plus lumineuse. Sous la pression de la fixation égocentrique s’ensuit l’émergence de la dualité : la conscience se positionne face à un monde qu’elle perçoit comme extérieur. Dans le jeu de relations qui s’instaure entre elle et ses objets, une multitude d’émotions interviennent. Certaines sont positives, d’autres neutres, d’autres reflètent les trois poisons fondamentaux de l’esprit confis : le désir, la colère, et l’ignorance.. Ainsi le « moi » peut ressentir de l’attirance, de la répulsion, ou de l’indifférence pour les objets avec lesquels il entre en contact. En cherchant à satisfaire ses nombreux besoins, il ne cesse d’alimenter la force motrice du karma. »
 Attention : Il n’y a pas d’Ignorance , de Désir, de Colère, mais des manifestations tangibles de l’ignorance, des preuves de désir et de colère… La conscience n’existe qu’en relation avec d’autres facteurs qui, en se conditionnant les uns les autres, constituent notre existence.

Pus concrètement : pour que l’existence humaine se produise, une structure psychophysique est nécessaire. Le Bouddha la décrit comme étant la conjonction de cinq agrégats (skandhas) : la forme ( le corps ), les sensations, les perceptions ( avec la contribution de la mémoire l’imagination ou le jugement …), les formations karmiques ( subconscient …), la conscience ( qui conçoit la dualité moi-monde …).
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Le « soi » est appréhendé comme l’ensemble de ces agrégats. Selon le bouddhisme, cet ensemble n’est qu’une succession de configurations changeantes qui apparaissent et se dissipent, ce n’est donc pas une entité centrale et immuable… Cet attachement au « moi », est une cause de grande souffrance… Un égo menacé s’attache ainsi à des apparences inconsistantes, et s’enferme dans des émotions perturbatrices…

La source de ce résumé, provient du «  Grand livre du Bouddhisme » d’Alain Grosrey.
Alain Grosrey est docteur d’Etat en Littérature comparée et diplômé d’Etudes Indiennes de l’Institut Kaivalyadhama (Lonavla/Bombay). Il enseigne dans le cadre de l’Université bouddhique Rimay Nalanda.




En Occident, beaucoup de bouddhistes sont d'origine chrétienne ou restent chrétiens tout en pratiquant le bouddhisme. 

Afin d'enrichir la compréhension entre ces deux religions (si tant est que l'on puisse parler de religion pour le Bouddhisme ...), cette page vous propose des liens vers des articles sur ce sujet.


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